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Writer's picturenuage rose

Drunk on love

*Alcoolique de l'amour.

Quand le cœur finit par s’échapper, plein de larmes et fatigué. Épuisé par le mental qui réfléchit tout, par les nuits sans sommeil et les déceptions du petit matin. Quand la lueur du jour vient nous rappeler ce qu’on peine à accepter. Quand le voile de l’aube laisse place au désenchantement. Quand tout a été abîmé, pendant trop longtemps, et qu’on est restée là résignée à laisser le mal-être s’installer. Il ne reste plus que les ressentiments et la tristesse.

Comme avec l’alcool, j’ai bu l’autre encore et encore sans pouvoir m’arrêter. Avec cette étonnante lucidité que ça n’allait rien m’apporter de bon, convaincue à chaque fois que ce serait la dernière.

L’alchimie n’est pas la connexion. L’alchimie ne fait pas la relation. Elle fait gagner du temps, elle empêche de se concentrer sur les choses qui comptent. Elle est belle, elle est forte. Elle transporte, mais elle ne construit rien et finit par laisser un goût amer et fade. S’abandonner à elle c’est comme s’oublier. C’est se dire qu’on ne mérite pas tout le reste. C’est penser qu’on ne vaut pas mieux qu’une promesse sans lendemain. Étouffer ses besoins, refouler ses croyances et faire déborder tous les vases. Laisser encore le double maléfique s’emparer de soi et le laisser nous plonger dans cette nouvelle dépendance.


J’étais drunk on love.

Comme avec l’alcool, j’ai bu l’autre encore et encore sans pouvoir m’arrêter. Avec cette étonnante lucidité que ça n’allait rien m’apporter de bon, convaincue à chaque fois que ce serait la dernière. J’ai retrouvé la droguée en quête d’intensité, prête à s’arrêter de respirer pour s’engluer dans des eaux troubles. Je me suis laissée glisser sans prise pour me rattraper. Comme avec le vin, j’ai nourri mon déni et choyé ma culpabilité. Après la fusion compulsive, le sentiment de ne pas me respecter. Comme dans mon ivresse, je suis restée paralysée dans cette relation idéalisée mais pourtant sans rêve.


Comme dans une relation toxique avec l’alcool, on finit par arriver au point de rupture. Quand on est à bout, qu’on ne se reconnaît plus. On décide alors de se désintoxiquer parce que c’est ce qu’il y a de mieux pour nous.


Je ne peux plus réduire l’amour à la magie de quelques instants et à ses shoots de dopamine. Je ne veux plus réprimer mes émotions pour cette poudre d’illusion. Je sais que je ne pourrai plus jamais aimer comme avant. Il est grand temps de dire adieu à l’amour brûlant qui m’a coupé les ailes trop souvent. Je veux désormais me glisser dans les bras d’un amour apaisant. Celui qui vient embrasser mes failles pour faire grandir le meilleur de moi-même. Un amour qui laisse la place à toute celle que je suis, dans toute ma force et ma sensibilité. Celui qui chérira mes limites au lieu de les ignorer.


J’ai refermé la petite valise avec cette jolie histoire dedans. Celle qui m’a permis de découvrir ce que pourrait être l’amour maintenant que je ne suis plus un papillon de nuit. Cette histoire m’a renvoyée à ma fragilité et à toutes les petites blessures qui me restent à panser. J’ai enterré mes démons, telle une guerrière victorieuse.


Toutes les déceptions sont des opportunités de recommencement. J’en ai tiré les enseignements. J’ai compris que je n’étais plus la même. Que je n’étais plus une alcoolique de l’amour. Que c’était déjà un premier pas que d’apprendre à m’aimer moi-même.








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