L’été 2018, en flânant dans le rayon développement personnel de ma librairie préférée, je suis tombée par hasard sur le livre qui m’a permis pour la première fois d’envisager la sobriété autrement que comme un sacrifice. Je l’ai fourré dans mes valises avant de le dévorer lors de vacances en famille. Une révélation! J’avais enfin trouvé une histoire qui résonnait en moi et qui me ressemblait. Pour la première fois, je suis restée sobre un mois et demi.
“On ne devrait pas se sentir gêné d’avoir choisi de faire quelque chose de positif pour son corps et son bien-être.”
Dans Le bonheur inattendu de la sobriété, Catherine Gray nous embarque dans le cercle vicieux de sa dépendance à l’alcool, l’obsession du boire, les gueules de bois et les trous noirs, suivi des regrets. L’histoire qui se répète tout comme ses frasques alcoolisées. Avec autodérision et humour, elle aborde sans détour ses souvenirs peu glorieux et le poids de plus en plus lourd des lendemains. La nuit en cellule pour ivresse sur la voie publique, les bars qui la refusent car elle est trop saoule, ses congés maladies pour couvrir ses gueules de bois.
De déclics en déclics, elle nous raconte ses tentatives de modération ratées. En tordant le cou aux préjugés, elle nous rappelle que la dépendance à l’alcool revêt de multiples facettes. L’alcoolisme n’est pas toujours celui qu’on imagine ou que l’on voit. Catherine arrive à gérer sa carrière chez Glamour malgré des épisodes alcooliques qui l’amènent de plus en plus à toucher le fond.
Face à une société qui encourage la consommation d’alcool, elle soulève les injonctions à la sobriété et les questionnements auxquels l’abstinent se confronte. Elle assume son choix et le revendique : “On ne devrait pas se sentir gêné d’avoir choisi de faire quelque chose de positif pour son corps et son bien-être.”
Touchante et honnête, Catherine Gray raconte son entrée dans le monde de la sobriété. Elle partage ses doutes, ses incertitudes et la joie qu’elle finit par en tirer. Malgré les défis auxquels elle fait face pour déconstruire son addiction, les bénéfices se dessinent vite. Elle nous fait vivre le challenge et la magie des premières fois sobres : les fêtes, les amitiés, les relations amoureuses, le sexe. Et comment elle apprend à encaisser les coups durs sans boire.
“La sobriété a donc accouché de la fille qui passe de bons moments dans la journée. Au lieu de passer mes jours à attendre le soulagement de la nuit et du vrombissement des basses des clubs, j’ai commencé à les vivres.”
J’ai ri, j’ai pleuré et j’ai commencé à comprendre que les abstinents étaient des rebelles anticonformistes. Ce livre est devenu ma bible de sobriété, je prends plaisir à m’y replonger souvent. Petit guide pratique, je retourne de temps en temps y puiser les conseils de l’ancienne fêtarde devenue grande optimiste. Catherine Gray m’a fait entrevoir une sobriété heureuse pour la première fois : “La sobriété fait peur… Mais foncez quand même!”.
Catherine Gray, Le bonheur inattendu de la sobriété. Les Editions de l’Opportun.
En anglais : Catherine Gray, The unexpected joy of being sober. Aster.
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